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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

On a essayé de résoudre cette grave difficulté, en recourant à la théorie qui n’admet qu’un seul fluide électrique, et en faisant entrer dans les explications la considération des quantités d’électricité propres à chaque corps. Mais ce moyen d’échapper à l’objection proposée en soulève beaucoup d’autres ; en sorte qu’il faut finir par conclure que l’hypothèse de M. Ampère, quelque ingénieuse qu’elle soit, est absolument inadmissible. Tel est le sort, et cette circonstance est à remarquer, tel est le sort des systèmes d’affinité et des systèmes de groupements moléculaires présentés par les physiciens. Lors même qu’ils possèdent, comme M. Ampère, des notions exactes sur les phénomènes et les lois de la Chimie, le défaut d’habitude de la pratique de cette science se fait toujours sentir chez eux. Pourquoi la théorie électrochimique de Davy satisfait-elle à tous les faits de la Chimie connus lors de sa création, et même à tous les faits découverts depuis lors, sans qu’on en ait un seul à lui opposer ? C’est qu’elle est sortie des mains d’un chimiste consommé. J’en dirai autant de la théorie de M. Berzélius. Que celle de Davy soit incompatible avec les données de la Physique, je ne le nie point. Mais que les physiciens viennent à nous, qu’ils marchent de concert avec les chimistes, et qu’ils soient bien convaincus que les moindres détails de notre science sont à consi-