Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/108

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fut assuré sur sa machine, je vois les autres : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, vous deux ça fait dix, et moi ça fait onze : il n’en manque qu’un. Celui qui manquait s’appelait Jordano ; nous n’en entendîmes jamais parler.

— Allons ! dis-je au capitaine, il faut nager de concert, et piquer droit au cap. C’est un peu loin, dame ! et il y en a quelques-uns qui resteront en route ; mais c’est égal, il ne faut pas que cela vous effraie. — Allons, en avant la coupe et la marinière.

— Bon voyage ! nous cria Vicenzo.

— Encore un mot, vieux

— Hein ?

— Vois-tu mon frère ?

— Oui, c’est le second la-bas.

— Dieu te récompense de ta bonne nouvelle ! — Et je me mis à ramer vers celui qu’il m’avait indiqué, que le capitaine en avait peine à me suivre. Au bout de dix minutes, nous étions tous réunis, et nous nagions en ligne comme une compagnie de marsouins. Je m’approchai de mon frère. — Eh bien ! Baptiste, que je lui dis, nous allons avoir du tirage.

— Oh ! répondit-il, ça ne serait rien si je n’avais pas ma veste ; mais elle me gêne sous les bras.

— Eh bien ! approche-toi de moi et ne me perds pas de vue ; quand tu te sentiras faiblir, tu t’appuieras sur mon épaule. Tu sais bien que je ne suis pas gros, mais que je suis solide.

— Oui, frère.

— Eh bien ! pilote, c’est donc vous ?

— Moi-même, mon garçon.

— Tiens, tiens, tiens, vous n’êtes pas si bête, vous, vous êtes tout nu.

— Oui, j’ai eu le temps de me déshabiller ; mais si j’ai un conseil à te donner, c’est de ne pas user ton haleine à bavarder, tu en auras besoin avant une heure.

— Un dernier mot : ne perdez pas de vue le capitaine.

— Sois tranquille.

— Maintenant, motus.

Ça alla comme ça une heure. Au bout de ce temps, voyant