Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quatre rues tortueuses. À son extrémité méridionale, cette rue est ornée de la statue du roi Ferdinand, père de la reine Amélie et grand-père du roi de Naples actuel.

Des deux côtés de cette place il faut descendre pour arriver à la mer ; à droite, on descend par une pente douce et sablonneuse ; à gauche, par un escalier cyclopéen, formé, comme celui de Caprée, de larges dalles de granit.

Cet escalier descendu, on se trouve sur une plage parsemée de petites maisons ombragées de quelques oliviers ; mais, à soixante pas du rivage, toute verdure manque, et l’on ne trouve plus qu’une nappe de sable, sur laquelle on enfonce jusqu’aux genoux.

Ce fut de cette petite plage que, le 8 octobre 1815, trois ou quatre pêcheurs, qui venaient détendre leurs filets, qu’ils ne comptaient pas utiliser de la journée, attendu que ce 8 octobre était un dimanche, aperçurent une petite flottille composée de trois bâtimens, qui après avoir paru hésiter un instant sur la route qu’ils devaient suivre, se dirigèrent tout à coup vers le Pizzo. À cinquante pas du rivage à peu près, les trois bâtimens mirent en panne ; une chaloupe fut mise à la mer ; trente et une personnes y descendirent, et la chaloupe s’avança aussitôt vers la côte. Trois hommes se tenaient debout à la proue : le premier de ces trois hommes était Murat ; le second, le général Franceschetti, et le troisième l’aide de camp Campana. Les autres individus qui chargeaient la chaloupe étaient vingt-cinq soldats et trois domestiques.

Quant à la flottille, dans laquelle était le reste des troupes et le trésor de Murat, elle était restée sous le commandement d’un nommé Barbara, Maltais de naissance, que Murat avait comblé de bontés, et qu’il avait nommé son amiral.

En arrivant près du rivage, le général Franceschetti voulut sauter à terre ; mais Murat l’arrêta en lui posant la main sur la tête et en lui disant :

— Pardon, général, mais c’est à moi de descendre le premier.

À ces mots il s’élança et se trouva sur la plage. Le général Franceschetti sauta après Murat, et Campana après