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Page:Dumas - Le Capitaine Aréna.djvu/33

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Vous donnerez votre parole de n"essayer, d’ici à quinze jours, aucune tentative d’évasion ;

Vous donnerez votre parole de ne point essayer devoir, tant que vous serez ici, le visage des personnes qui vous retiennent prisonnier ;

Vous donnerez votre parole qu’une fois couché, vous éteindrez toutes les bougies, et ne garderez aucune lumière cachée ;

Moyennant quoi, ces quinze jours écoulés, vous serez libre sans rançon.

Si ces conditions vous conviennent , écrivez au-dessous :

« Acceptées sur parole d’honneur. » Et comme on sait que vous êtes Français, on se fiera à cette parole. »

Attendu que, au bout du compte, les conditions imposées n’étaient pas trop dures, et qu’elles semblaient promettre certaines compensations à sa captivité, Horace prit la plume et écrivit :

« J’accepte sur parole d’honneur, en me recommandant à la générosité de mes belles geôlières.

» HORACE. »

Puis il rendit le traité au domestique, qui disparut aussitôt.

Un instant après, il sembla au prisonnier entendre remuer de l’argenterie et des verres : il s’approcha d’une des deux portes qui donnaient dans son boudoir, et acquit en y collant son oreille la certitude que l’on dressait une table. La singularité de sa situation l’avait empêché jusque-là de se souvenir qu’il avait faim, et il sut gré à ses hôtesses d’y avoir songé pour lui.

D’ailleurs il ne doutait pas que les deux tuppanelles ne lui tinssent compagnie pendant le repas. Alors elles seraient bien fines, si à lui, habitué des bals de l’Opéra, elles ne laissaient pas apercevoir une main, un coin d’épaule, un bout de menton, à l’aide desquels il pourrait, comme Cuvier, reconstruire toute la personne. Malheureusement cette première espérance fut déçue : lorsque le domestique ouvrit la porte de communication entre le boudoir et la salle à man-