Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/110

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coups de garcette. Ainsi donc, Policar, mon camarade, si tu as peur de la pluie, rentre vivement dans la cabine, et n’en sors pas que je ne te le dise, entends-tu, Policar ?

— J’entends, capitaine, dit Policar descendant l’escalier.

— Ce garçon est plein d’intelligence, continua le capitaine Pamphile.

Puis il fit de nouveau deux ou trois tours sur le pont et s’arrêta devant le maître charpentier, qui tenait une pique.

— Bonjour, Georges, lui dit le capitaine ; qu’est-ce que ce joujou, mon ami ?

— Mais, capitaine…, balbutia le charpentier.

— Dieu me pardonne, c’est mon jonc à épousseter.

Le charpentier laissa tomber la pique ; le capitaine la ramassa et la cassa en deux, comme il eût fait d’une baguette de saule.

— Je vois ce que c’est, continua le capitaine Pamphile ; tu voulais battre tes habits. Bien, mon ami, bien ! la propreté est une demi-vertu, comme disent les Italiens.

Il fit signe à deux aides de s’approcher.

— Venez ici, vous autres ; prenez chacun cette badine, et tapez ferme sur la veste de ce pauvre Georges, et, toi, Georges, mon enfant, laisse le corps dessous, je te prie.

— Combien de coups, capitaine ? dirent les aides.

— Mais vingt-cinq chacun.

L’exécution commença, les deux aides opérant chacun à leur tour avec la régularité des bergers de Virgile ;