Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/111

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le capitaine comptait les coups. Au treizième, Georges s’évanouit.

— C’est bien, dit le capitaine, emportez-le dans son hamac. On lui donnera le reste demain : à chacun son dû.

On obéit au capitaine ; il se remit à faire trois autres tours, puis il s’arrêta une dernière fois près du matelot qui avait crié : « Vive Policar ! à bas le capitaine Pamphile ! »

— Eh bien, lui dit-il, comment va cette jolie voix, Gaetano, mon enfant ?

Gaetano voulut répondre ; mais, quelque effort qu’il fît, il ne sortit de son gosier que des sons indistincts et inarticulés.

— Bagasse ! dit le capitaine, nous avons une extinction. Gaetano, mon enfant, ceci est dangereux, si l’on n’y porte pas remède. Docteur, envoyez-moi quatre carabins.

Le docteur désigna quatre hommes qui s’approchèrent de Gaetano.

— Venez ici, mes amours, dit le capitaine, et suivez bien mon ordonnance : vous allez prendre une corde ; vous l’assujettirez à une poulie, vous en passerez un bout, en guise de cravate, autour du cou de cet honnête garçon, vous tirerez l’autre bout jusqu’à ce que vous ayez élevé notre homme à une hauteur de trente pieds ; vous l’y laisserez dix minutes, et, quand vous le descendrez, il parlera comme un merle, et sifflera comme un sansonnet. Faites vite, mes amours.

L’exécution commença en silence et s’accomplit de