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teurs ont pu le voir se promener jusqu’au moment où un Anglais l’acheta et l’emmena à Londres ; et l’autre à Alexandre Decamps, qui le baptisa du nom de Tom, et le confia à Fau, lequel, comme nous l’avons dit, lui donna une éducation qui eût fini par en faire un ours supérieur, même à la grande ourse de la mer Glaciale, sans l’événement malheureux que nous avons raconté, et auquel il succomba à la fleur de l’âge.

Et voilà comment Tom était passé des bords du fleuve Saint-Laurent sur les rives de la Seine.


XIV

Comment Jacques, n’ayant pu digérer l’épingle du papillon,
fut atteint d’une perforation de la péritonite.


« Les malheurs vont par troupe », dit un proverbe russe qui mérite de devenir français tant il est juste : quelques jours à peine s’étaient écoulés depuis la mort de Tom, que Jacques Ier donna des signes d’indisposition auxquels il n’y avait point à se tromper, et qui alarmèrent toute la colonie, à l’exception de Gazelle, qui, retirée dans sa carapace les trois quarts de la journée, paraissait fort insouciante à tout ce qui ne la touchait pas personnellement, et qui, d’ailleurs, nous le savons, n’était pas des plus intimes amies de Jacques.

Les premiers symptômes de la maladie furent une somnolence continue, accompagnée de lourdeurs de tête ; en