Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/214

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grande gloire, grâce à son courage et à sa présence d’esprit, secondé par le dévouement de Double-Bouche, qui avait été, à cette occasion, comme on se le rappelle, élevé au grade éminent de maître coq du brick de commerce la Roxelane.

Aussi, le premier soin du capitaine Pamphile, après s’être défait avantageusement de sa morue au Havre et de ses oursons à Paris, avait-il été de recommencer ses apprêts pour un treizième voyage qui lui présentait des chances non moins sûres que les douze premiers. En conséquence, fidèle à ses antécédents dont il avait pu apprécier les bons résultats, il avait pris la voiture d’Orléans, rue de Grenelle-Saint-Honoré, était descendu à l’hôtel du Commerce, et, aux questions habituelles de l’aubergiste, il avait répondu qu’il était un membre de l’Institut, section des sciences historiques, et qu’il venait dans le chef-lieu du département du Loiret faire des recherches sur la véritable orthographe du nom de Jeanne d’Arc, que les uns écrivent par un Q et les autres par un K, sans compter ceux qui, comme moi, l’écrivent avec un C.

Dans un moment où tous les esprits graves sont tournés vers les études historiques, un semblable prétexte devait paraître parfaitement plausible aux habitants d’Orléans, la discussion était assez importante, en effet, pour que l’Académie des inscriptions et belles-lettres s’en occupât sérieusement, et envoyât un de ses membres les plus distingués pour approfondir cette importante question ; en conséquence, le jour même de son arrivée, l’illustre voyageur fut présenté par son hôte à un membre du conseil