Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/218

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vois possibles, à l’adresse du capitaine Pamphile, son frère, commandant le brick de commerce la Roxelane.

Même chose arriva pour le voisin de gauche, qui guettait le moment où le rapporteur de la commission serait libre ; celui-là était un confiseur fort estimable, lequel s’informa avec le même intérêt qu’avait fait son voisin l’épicier, du goût qu’avait le capitaine Pamphile pour les sucreries et les confitures. Le capitaine répondit qu’il était généralement reconnu que l’Académie était un corps très-friand, et qu’en preuve de ce qu’il avançait, il voulait bien lui avouer que cette honorable assemblée, qui se rassemblait tous les jeudis sous le prétexte ostensible de discuter des questions de science ou de littérature n’avait d’autre but dans ces réunions à huis clos que de s’assurer, en mangeant de la conserve de rose et en buvant du sirop de groseille, des progrès que faisait l’art des Millelot et des Tanrade ; que, depuis quelque temps, au reste, elle s’était aperçue de l’abus de la centralisation, sous le rapport de la confiserie, et que les pâtes d’Auvergne et le nougat de Marseille avaient été reconnus dignes des encouragements académiques ; quant à lui, il était heureux d’avoir appris par expérience que les confitures d’Orléans, dont il n’avait jamais entendu parler jusqu’à ce jour, ne le cédaient en rien à celles de Bar et de Châlons : c’était une découverte dont il ne manquerait pas de faire part à l’Académie dans une de ses plus prochaines séances. Le voisin de gauche serra la main du capitaine Pamphile et lui demanda son adresse, et le capitaine Pamphile, lui ayant fait la même réponse qu’au