Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

D’un coup d’œil, le capitaine Pamphile eut mesuré leur position et calculé les chances d’une surprise ; et, comme son plan était suffisamment arrêté, il fit signe à son compagnon qu’il était temps de regagner le camp ; ce qu’ils firent avec les mêmes précautions qu’ils l’avaient quitté.

À peine de retour, le capitaine réveilla ses hommes, en prit douze avec lui, en laissa huit à Outavari, et, accompagné d’une centaine de Petits-Namaquois, auxquels leur chef ordonna de suivre le capitaine blanc, il s’enfonça dans la forêt, fit un grand détour circulaire, et vint s’embusquer, avec sa troupe, sur la lisière de la forêt qui longeait le camp des Cafres.

Arrivé là, il plaça quelques-uns de ses matelots de distance en distance, de manière à ce qu’entre deux marins il y eût dix ou douze Namaquois ; puis il fit coucher tout le monde et attendit l’événement.

L’événement ne se fit pas attendre : au point du jour, de grands cris annoncèrent au capitaine Pamphile et à sa troupe que les deux armées en venaient aux mains. Bientôt une fusillade activement nourrie se mêla à ces clameurs ; aux même instant, toute l’armée ennemie fit volte-face dans le plus grand désordre, et essaya de regagner la forêt. C’était ce qu’attendait le capitaine Pamphile, qui n’eut qu’à se montrer, lui et ses hommes, pour compléter la défaite.

Les malheureux Cafres, cernés en tête et en queue, enfermés, d’un côté, par la rivière, et, de l’autre, par la forêt, n’essayèrent même plus de fuir : ils tombèrent à