Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/259

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blaient des rubis animés et des topazes vivantes ; que, d’ailleurs, s’ils voulaient se donner la peine de passer dans son cabinet, il leur montrerait ces mêmes oiseaux, qu’ils reconnaîtraient, non pas à leur plumage, mais à la forme de leur bec et à la longueur de leur queue, et qu’en les comparant à l’ignoble ressemblance que le peintre avait cru atteindre, ils pourraient juger de tout le reste sur un seul échantillon.

Les braves gens entrèrent dans le cabinet, et, comme le docteur, grand amateur d’histoire naturelle, avait, dans ses différentes courses, réuni une collection précieuse de toutes les fleurs volantes qu’on appelle des colibris, des oiseaux-mouches et des bengalis, ils en sortirent parfaitement convaincus.

Le lendemain, un bottier se présenta chez le consul et demanda si, à Mosquitos, les industries étaient libres. Le consul répondit que le gouvernement y était si paternel, que l’on n’y payait même pas de patente ; ce qui établissait une concurrence qui tournait à la fois au profit des industriels et des consommateurs, attendu que tous les peuples environnants venaient s’approvisionner dans la capitale du caciquat, où ils trouvaient chaque chose tellement au-dessous du cours de leur pays, que rien que par cette différence ils étaient défrayés et au delà des dépenses de leur voyage ; que les seuls privilèges qui dussent exister, car ils n’existaient pas encore, et c’était ce qu’il avait vu en Angleterre qui en avait donné l’idée au cacique, était la fourniture spéciale de sa personne sérénissime et de sa maison. Le bottier demanda aussitôt