Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/292

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Cela va en descendant. Vous criez à votre cocher :

— Au galop !

Vous laissez derrière vous toute cette marmaille en haillons qui vous a gâté une des plus belles vues de Naples, celle du golfe de Pouzzoles, depuis Nisida jusqu’au cap Misène, vu du haut du Pausilippe.

Votre cocher ralentit la course de ses chevaux : défiez-vous !

Une excavation s’ouvre à votre gauche, une espèce d’ermite en sort. Ce bon ermite a une très-mauvaise réputation ; quand la nuit est venue et que la route est solitaire il aime, dit-on, à voir l’heure qu’il est à la montre des voyageurs et à s’assurer de la somme qu’il y a dans leur bourse.

Il vient simplement se mettre en travers de la route.

Les trois premiers jours, vous lui avez fait l’aumône ; mais, grâce aux mauvais renseignements que vous avez eus sur son compte, vous vous contentez de dire au cocher :

— Fouettez vos chevaux !

Le cocher vous obéit à regret. Les cochers napolitains ont un grand faible pour leurs compatriotes mendiants, par la raison que c’est aux voyageurs, et non pas à eux, qu’ils demandent l’aumône.

Le bon ermite, qui ne veut pas être écrasé, se dérange en grommelant. Si vous devez repasser devant son ermitage à nuit close, ayez soin de vous munir d’un bon revolver.

Cent pas plus loin, vous êtes arrêté par la vue d’une