C’est toujours la faute de la route, jamais celle des chevaux.
À l’instant même sort des excavations de la montagne un peuple de troglodytes.
Ce sont des enfants de l’âge de trois ans à l’âge de douze.
Les plus jeunes, de trois à cinq ans, font semblant de pleurer.
Les autres, de cinq à sept ans, vous crient qu’ils n’ont pas mangé depuis la veille.
Les autres, de sept à neuf ans, jouent des castagnettes avec leur menton.
Les plus grands enfin font la roue.
Ceux qui n’ont ni talent musical, ni talent gymnastique, crient, les uns : « Vive Garibaldi ! » les autres : « Vive Cialdini ! » afin que toutes les consciences soient satisfaites, toutes les opinions représentées.
Il vous prend des envies terribles de descendre de votre voiture et d’assommer au moins un de ces gaillards-là. Ce n’est plus la philanthropie qui vous retient sur vos coussins, c’est la crainte du châtiment : si la peine de mort était abolie, vous risqueriez les galères.
Enfin vous passez.
Tout va bien jusqu’au haut de la montée ; au commencement de la descente, à un tournant de la route, une maison est cachée et comme en embuscade avec sa porte ouverte.
C’est un relais desservi par des petites filles.
Celles-là ne peuvent pas faire la roue ; elles vous appellent altesse, et la dame qui est avec vous, si une dame est avec vous, belle princesse.