Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/299

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nez, bon gré mal gré, il faut descendre. Mettez vos mains dans vos poches, sur votre mouchoir si vous vous mouchez, sur votre tabatière si vous prenez du tabac, sur votre bourse s’il y a de l’argent dedans. Un monsieur fort respectable m’a affirmé qu’on lui avait volé ses lunettes sur son nez. Comme il était myope, les lunettes volées, il n’a pas pu désigner le voleur, et il en a été pour ses lunettes.

Vous vous trouvez alors au milieu d’une effroyable cohue de mendiants, de dépaveurs, de tire-laines, d’ânes, de mulets, de carocelli, de marchands d’œufs ou de carottes, de cicerones marrons qui veulent vous faire voir, l’un l’amphithéâtre, l’autre la cathédrale ; de cochers qui vous crient : « Baïa ! Cumes ! lac Fusaro ! » et par-dessus les voix desquels vous entendez toujours la voix de votre cicerone primitif qui hurle :

— Temple de Sérapis ! temple de Sérapis ! temple de Sérapis !

Quatre hommes prennent votre voiture, la soutiennent, la poussent, la soulèvent ; ils sont insuffisants ; deux autres arrivent, cela en fait six ; on perd une demi-heure, mais enfin on touche à une rue pavée.

Elle est fermée par une barricade !

Pourquoi une barricade ? vous êtes en pleine paix.

Pour que cinq ou six gamins, qui ont fait la barricade afin que vous ne passiez pas, la défassent pour que vous passiez.

Les hommes qui portent, qui poussent, qui soutiennent votre voiture, les gamins qui font et défont la barri-