Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/88

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éclair pénétra dans l’appartement ; l’abonné du Constitutionnel jugea qu’il n’y avait pas un instant à perdre, et, pensant qu’il allait y avoir concurrence, il envoya chercher par son valet de chambre le commissaire de police, et par sa cuisinière un caporal et neuf hommes, afin de se mettre à tout événement sous la protection de l’autorité civile et sous la garde de la force militaire.

Cependant les passants, qui avaient vu sortir du n° 111 la cuisinière et le valet de chambre effarés, s’étaient assemblés devant la grande porte et se livraient aux conjectures les plus incohérentes ; ils interrogèrent le portier ; mais le portier, à son grand désappointement, n’en savait pas plus que les autres ; tout ce qu’il put leur dire, c’est que l’alerte, quelle qu’elle fût, venait du corps de logis situé entre cour et jardin. En ce moment, l’abonné du Constitutionnel parut à la porte du perron qui donnait sur la cour, pâle, tremblant, et appelant à son aide ; Tom l’avait aperçu à travers les carreaux, et, habitué à la société des hommes, il était arrivé en trottant, afin de faire connaissance avec lui ; mais l’abonné du Constitutionnel, se méprenant à ses intentions, avait vu une déclaration de guerre dans ce qui n’était qu’une démarche de politesse, et avait prudemment battu en retraite. Arrivé à la porte de la cour, il avait entendu craquer les carreaux de la porte du jardin ; alors la retraite s’était changée en véritable déroute, et le fuyard était apparu, comme nous l’avons dit, aux yeux des curieux et des badauds, donnant des signes visibles de la plus grande détresse et appelant au secours de toute la force de ses poumons.