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Page:Dumas - Le Caucase, 1859.djvu/205

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15 centimes le Numéro
11 Mai 1859
No 26

LE CAUCASE
JOURNAL DE VOYAGES ET ROMANS
PARAISSANT TOUS LES JOURS

Nous commençons notre publication par le voyage d’ALEXANDRE DUMAS au Caucase.
Cette première publication de notre Journal, entièrement inédite, sera complète en trente numéros pour lesquels on s’abonne chez Jaccottet, rue Lepelletier, 31, et pour la vente, chez Delavier, rue Notre-Dame-des-Victoires, 11.

Une demi-heure après nos deux voitures étaient attelées.

Par malheur il n’y avait point de traîneau.

J’en avisai un sur un toit, mais le maître de poste me répondit avec une certaine apparence de raison que s’il était bon à quelque chose il ne serait pas sur le toit.

Nous partîmes : au bout d’une heure, nous traversâmes le village de Sourham, couronné comme Gory d’un magnifique château en ruine, puis nous arrivâmes au bas de la montée.

Un seul traîneau s’était hasardé à tenter le passage, c’était celui de notre officier envoyé avec des dépêches à Koutaïs et auquel j’avais prêté ma touloupe.

Il était parti la veille au matin.

Le sillage de son traîneau était complétement effacé par la neige qui était tombée pendant la nuit, mais l’on voyait la trace de voyageurs qui avaient passé à cheval.

Nous nous engageâmes dans la montagne, guidés par ces traces.

D’après ce que l’on m’avait dit de la difficulté du Sourham, la montée me parut d’abord non-seulement facile, mais caressante. C’était une pente assez douce, sans escarpement ni à droite ni à gauche, s’allongeant sur une longueur de quatre verstes seulement.

Au bout d’une heure de montée, et véritablement sans trop de difficulté, nous atteignions le sommet de la montagne ; je m’en fis donner l’assurance deux fois, je ne pouvais pas y croire.

— Mais alors, dis-je à l’hiemchick, nous n’avons plus qu’à descendre ?

— Absolument, me répondit-il.

Je regardai Moynet.

— Voilà donc ce fameux Sourham, est infranchissahle Sourham : j’en ferai compliment à Finot.