que vous, étant un personnage infiniment moins important que vous, attendu que je suis plutôt secrétaire du greffier que titulaire de la place ; je fais la besogne du greffier en chef. Obscur employé, à moi la peine, aux illustres le profit ; c’est l’habitude de toutes les bureaucraties, même révolutionnaires. La terre et le ciel changeront peut-être un jour, mais les bureaux ne changeront pas.
— Eh bien, je vous aiderai, citoyen, dit le greffier du Palais, charmé du bon vin de son hôte, et surtout charmé des beaux yeux de madame Durand.
— Oh ! merci, dit celui à qui cette offre gracieuse était faite ; tout ce qui change les habitudes et les localités est une distraction pour un pauvre employé, et je crains plutôt de voir finir mon travail à la Conciergerie que de le voir traîner en longueur, et pourvu que chaque soir je puisse amener au greffe madame Durand, qui s’ennuierait ici…
— Je n’y vois pas d’inconvénient, dit le greffier du Palais, enchanté de l’aimable distraction que lui promettait son confrère.
— Elle me dictera les écrous, continua le citoyen Durand ; et puis, de temps en temps, si vous n’avez pas trouvé le souper de ce soir trop mauvais, vous en reviendrez prendre un pareil.
— Oui ; mais pas trop souvent, dit avec fatuité le