Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 1.djvu/238

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— Quelle était l’écriture ordinaire de Danglars ?

— Une belle cursive.

— Quelle était l’écriture de la lettre anonyme ?

— Une écriture renversée.

L’abbé sourit.

— Contrefaite, n’est-ce pas ?

— Bien hardie pour être contrefaite.

— Attendez, dit-il.

Il prit sa plume, ou plutôt ce qu’il appelait ainsi, la trempa dans l’encre et écrivit de la main gauche, sur un linge préparé à cet effet, les deux ou trois premières lignes de la dénonciation.

Dantès recula et regarda presque avec terreur l’abbé.

— Oh ! c’est étonnant, s’écria-t-il, comme cette écriture ressemblait à celle-ci.

— C’est que la dénonciation avait été écrite de la main gauche. J’ai observé une chose, continua l’abbé.

— Laquelle ?

— C’est que toutes les écritures tracées de la main droite sont variées, c’est que toutes les écritures tracées de la main gauche se ressemblent.

— Vous avez donc tout vu, tout observé ?

— Continuons.

— Oh ! oui, oui.

— Passons à la seconde question.

— J’écoute.

— Quelqu’un avait-il intérêt à ce que vous n’épousassiez pas Mercédès ?

— Oui ! un jeune homme qui l’aimait.

— Son nom ?

— Fernand.

— C’est un nom espagnol ?

— Il était Catalan.