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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/258

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— Comment ! dit le comte en fronçant le sourcil, ne vous ai-je pas dit que je voulais en avoir une ?

— Et Votre Excellence en a une aussi, celle qui était louée au prince Lobanieff ; mais j’ai été obligé de la payer cent…

— C’est bien, c’est bien, monsieur Bertuccio, faites grâce à ces Messieurs de tous ces détails de ménage ; vous avez la fenêtre, c’est tout ce qu’il faut. Donnez l’adresse de la maison au cocher, et tenez-vous sur l’escalier pour nous conduire : cela suffit ; allez.

L’intendant salua et fit un pas pour se retirer.

— Ah ! reprit le comte, faites-moi le plaisir de demander à Pastrini s’il a reçu la tavoletta, et s’il veut m’envoyer le programme de l’exécution.

— C’est inutile, reprit Franz, tirant son calepin de sa poche ; j’ai eu ces tablettes sous les yeux, je les ai copiées et les voici.

— C’est bien ; alors, monsieur Bertuccio, vous pouvez vous retirer, je n’ai plus besoin de vous. Qu’on nous prévienne seulement quand le déjeuner sera servi. Ces Messieurs, continua-t-il en se retournant vers les deux amis, me font-ils l’honneur de déjeuner avec moi ?

— Mais, en vérité, monsieur le comte, dit Albert, ce serait abuser.

— Non pas, au contraire, vous me faites grand plaisir, vous me rendrez tout cela un jour à Paris, l’un ou l’autre et peut-être tous les deux. Monsieur Bertuccio, vous ferez mettre trois couverts.

Il prit le calepin des mains de Franz.

— Nous disons donc, continua-t-il du ton dont il eût lu les Petites-Affiches, que « seront exécutés, aujourd’hui 22 février, les nommés Andrea Rondolo, coupable d’assassinat sur la personne très respectable et très