Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/322

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entre ses mains. Par le sang du Christ ! si je croyais qu’un de vous eût su que le jeune homme était l’ami de Son Excellence, je lui brûlerais la cervelle de ma propre main.

— Eh bien ! dit le comte en se retournant du côté de Franz, je vous avais bien dit qu’il y avait quelque erreur là-dessous.

— N’êtes-vous pas seul ? demanda Vampa avec inquiétude.

— Je suis avec la personne à qui cette lettre était adressée, et à qui j’ai voulu prouver que Luigi Vampa est un homme de parole. Venez, Excellence, dit-il à Franz, voilà Luigi Vampa qui va vous dire lui-même qu’il est désespéré de l’erreur qu’il vient de commettre.

Franz s’approcha, le chef fit quelques pas au-devant de Franz.

— Soyez le bienvenu parmi nous, Excellence, lui dit-il ; vous avez entendu ce que vient de dire le comte, et ce que je lui ai répondu : j’ajouterai que je ne voudrais pas, pour les quatre mille piastres auxquelles j’avais fixé la rançon de votre ami, que pareille chose fût arrivée.

— Mais, dit Franz en regardant tout autour de lui avec inquiétude, où donc est le prisonnier ? je ne le vois pas.

— Il ne lui est rien arrivé, j’espère ? demanda le comte en fronçant le sourcil.

— Le prisonnier est là, dit Vampa en montrant de la main l’enfoncement devant lequel se promenait le bandit en faction, et je vais lui annoncer moi-même qu’il est libre.

Le chef s’avança vers l’endroit désigné par lui comme servant de prison à Albert, et Franz et le comte le suivirent.