Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/117

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à son tour en mourant, et qu’il a chargé le digne abbé qui est venu ce matin de nous remettre.

— C’est bien la même chose, murmura le bijoutier ; et, au bout du compte, l’histoire peut être vraie, tout invraisemblable qu’elle paraisse au premier abord. Il n’y a donc que le prix sur lequel nous ne sommes pas d’accord.

— Comment ! pas d’accord, dit Caderousse ; je croyais que vous aviez consenti au prix que j’en demandais.

— C’est-à-dire, reprit le bijoutier, que j’en ai offert quarante mille francs.

— Quarante mille ! s’écria la Carconte ; nous ne le donnerons certainement pas pour ce prix-là. L’abbé nous a dit qu’il valait cinquante mille francs, et sans la monture encore.

— Et comment se nommait cet abbé ? demanda l’infatigable questionneur.

— L’abbé Busoni, répondit la femme.

— C’était donc un étranger ?

— C’était un Italien des environs de Mantoue, je crois.

— Montrez-moi ce diamant, reprit le bijoutier, que je le revoie une seconde fois ; souvent on juge mal les pierres à une première vue.

Caderousse tira de sa poche un petit étui de chagrin noir, l’ouvrit et le passa au bijoutier. À la vue du diamant, qui était gros comme une petite noisette, je me le rappelle comme si je le voyais encore, les yeux de la Carconte étincelèrent de cupidité.

— Et que pensiez-vous de tout cela, monsieur l’écouteur aux portes ? demanda Monte-Cristo ; ajoutiez-vous foi à cette belle fable ?

— Oui, Excellence ; je ne regardais pas Caderousse