Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/286

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Et Monte-Cristo prit la lettre qu’il ouvrit et qu’il lut.

Le major regardait le comte avec de gros yeux étonnés qui se portaient curieusement sur chaque partie de l’appartement, mais qui revenaient invariablement à son propriétaire.

— C’est bien cela… ce cher abbé, « Le major Cavalcanti, un digne praticien de Lucques, descendant des Cavalcanti de Florence, continua Monte-Cristo tout en lisant, jouissant d’une fortune d’un demi-million de revenu. »

Monte-Cristo leva les yeux de dessus le papier et salua.

— D’un demi-million, dit-il ; peste ! mon cher monsieur Cavalcanti.

— Y a-t-il un demi-million ? demanda le Lucquois.

— En toutes lettres ; et cela doit être, l’abbé Busoni est l’homme qui connaît le mieux toutes les grandes fortunes de l’Europe.

— Va pour un demi-million, dit le Lucquois ; mais, ma parole d’honneur, je ne croyais pas que cela montât si haut.

— Parce que vous avez un intendant qui vous vole ; que voulez-vous, cher monsieur Cavalcanti, il faut bien passer par là !

— Vous venez de m’éclairer, dit gravement le Lucquois, je mettrai le drôle à la porte.

Monte-Cristo continua :

— « Et auquel il ne manquerait qu’une chose pour être heureux. »

— Oh ! mon Dieu, oui ! une seule, dit le Lucquois avec un soupir.

— « De retrouver un fils adoré. »

— Un fils adoré !