Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/285

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— De vous prévenir.

— Oh ! non pas !

— Mais vous êtes sûr de ne pas vous tromper ?

— J’en suis sûr.

— C’est bien moi que Votre Excellence attendait aujourd’hui à sept heures ?

— C’est bien vous. D’ailleurs, vérifions.

— Oh ! si vous m’attendiez, dit le Lucquois, ce n’est pas la peine.

— Si fait ! si fait ! dit Monte-Cristo.

Le Lucquois parut légèrement inquiet.

— Voyons, dit Monte-Cristo, n’êtes-vous pas monsieur le marquis Bartolomeo Cavalcanti ?

— Bartolomeo Cavalcanti, répéta le Lucquois joyeux, c’est bien cela.

— Ex-major au service d’Autriche ?

— Était-ce major que j’étais ? demanda timidement le vieux militaire.

— Oui, dit Monte-Cristo, c’était major. C’est le nom que l’on donne en France au grade que vous occupiez en Italie.

— Bon, dit le Lucquois, je ne demande pas mieux, moi, vous comprenez…

— D’ailleurs, vous ne venez pas ici de votre propre mouvement, reprit Monte-Cristo.

— Oh ! bien certainement.

— Vous m’êtes adressé par quelqu’un.

— Oui.

— Par cet excellent abbé Busoni ?

— C’est cela ! s’écria le major joyeux.

— Et vous avez une lettre ?

— La voilà.

— Eh pardieu ! vous voyez bien. Donnez donc.