— Je dis que j’ai reçu la pareille à peu près.
— Vous ?
— Oui, moi.
— De l’abbé Busoni ?
— Non.
— De qui donc ?
— D’un Anglais, d’un certain lord Wilmore, qui prend le nom de Simbad le marin.
— Et que vous ne connaissez pas plus que je ne connais l’abbé Busoni ?
— Si fait ; moi, je suis plus avancé que vous.
— Vous l’avez vu ?
— Oui, une fois.
— Où cela ?
— Ah ! justement voici ce que je ne puis pas vous dire ; vous seriez aussi savant que moi, et c’est inutile.
— Et cette lettre vous disait ?…
— Lisez.
« Vous êtes pauvre, et vous n’avez qu’un avenir misérable : voulez-vous avoir un nom, être libre, être riche ? »
— Parbleu ! fit le jeune homme en se balançant sur ses talons, comme si une pareille question se faisait !
« Prenez la chaise de poste que vous trouverez tout attelée en sortant de Nice par la porte de Gênes. Passez par Turin, Chambéry et Pont-de-Beauvoisin. Présentez-vous chez M. le comte de Monte-Cristo, avenue des Champs-Élysées, le 26 mai, à sept heures du soir, et demandez-lui votre père.
« Vous êtes le fils du marquis Bartolomeo Cavalcanti et de la marquise Olivia Corsinari, ainsi que le constateront les papiers qui vous seront remis par le marquis, et qui