Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/80

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— Des fenêtres ?…

— Des fenêtres magnifiques, si belles, si larges que, ma foi, où je crois qu’un homme de ta taille passerait par chaque carreau.

— Pourquoi diable a-t-on des escaliers quand on a des fenêtres pareilles ?

— Que veux-tu ? le luxe.

— Mais des volets ?

— Oui, des volets, mais dont on ne se sert jamais. Un original, ce comte de Monte-Cristo, qui aime à voir le ciel même pendant la nuit !

— Et les domestiques, où couchent-ils ?

— Oh ! ils ont leur maison à eux. Figure-toi un joli hangar à droite en entrant, où l’on serre les échelles. Eh bien ! il y a sur ce hangar une collection de chambres pour les domestiques, avec des sonnettes correspondant aux chambres.

— Ah diable ! des sonnettes !

— Tu dis ?…

— Moi, rien. Je dis que cela coûte très cher à poser, les sonnettes ; et à quoi cela sert-il, je te le demande ?

— Autrefois il y avait un chien qui se promenait la nuit dans la cour, mais on l’a fait conduire à la maison d’Auteuil, tu sais, à celle où tu es venu ?

— Oui.

— Moi je lui disais encore hier : C’est imprudent de votre part, monsieur le comte ; car, lorsque vous allez à Auteuil et que vous emmenez vos domestiques, la maison reste seule.

— Eh bien ! a-t-il demandé, après ?

— Eh bien ! après, quelque beau jour on vous volera.

— Qu’a-t-il répondu ?

— Ce qu’il a répondu ?