nues pièces de monnaie, mais à la lueur de la torche, il reconnut la valeur de la somme que lui donnait le visiteur.
— Monsieur, lui dit-il, vous vous êtes trompé.
— Comment cela ?
— C’est de l’or que vous m’avez donné.
— Je le sais bien.
— Comment ! vous le savez ?
— Oui.
— Votre intention est de me donner cet or ?
— Oui.
— Et je puis le garder en toute conscience ?
— Oui.
Le concierge regarda Monte-Cristo avec étonnement.
— Et honnêteté, dit le comte comme Hamlet.
— Monsieur, reprit le concierge qui n’osait croire à son bonheur, monsieur, je ne comprends pas votre générosité.
— Elle est facile à comprendre, cependant, mon ami, dit le comte : j’ai été marin, et votre histoire a dû me toucher plus qu’un autre.
— Alors, monsieur, dit le guide, puisque vous êtes si généreux, vous méritez que je vous offre quelque chose.
— Qu’as-tu à m’offrir, mon ami ? des coquilles, des ouvrages de paille ? merci.
— Non pas, monsieur, non pas ; quelque chose qui se rapporte à l’histoire de tout à l’heure.
— En vérité ! s’écria vivement le comte, qu’est-ce donc ?
— Écoutez, dit le concierge, voilà ce qui est arrivé : je me suis dit : On trouve toujours quelque chose dans une chambre où un prisonnier est resté quinze ans, et je me suis mis à sonder les murailles.
— Ah ! s’écria Monte-Cristo en se rappelant la double cachette de l’abbé, en effet.