Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 6.djvu/237

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devait le rejoindre en route ou l’attendre à la porte du banquier.

On arriva sans que la voiture eût rejoint.

Le Français entra, laissant dans l’antichambre son guide, qui aussitôt entra en conversation avec deux ou trois de ces industriels sans industrie, ou plutôt aux mille industries, qui se tiennent à Rome à la porte des banquiers, des églises, des ruines, des musées ou des théâtres.

En même temps que le Français, l’homme qui s’était détaché du groupe des curieux entra aussi ; le Français sonna au guichet des bureaux et pénétra dans la première pièce ; son ombre en fit autant.

— MM. Thomson et French ? demanda l’étranger.

Une espèce de laquais se leva sur le signe d’un commis de confiance, gardien solennel du premier bureau.

— Qui annoncerai-je ? demanda le laquais, se préparant à marcher devant l’étranger.

— M. le baron Danglars, répondit le voyageur.

— Venez, dit le laquais.

Une porte s’ouvrit ; le laquais et le baron disparurent par cette porte. L’homme qui était entré derrière Danglars s’assit sur un banc d’attente.

Le commis continua d’écrire pendant cinq minutes à peu après ; pendant ces cinq minutes, l’homme assis garda le plus profond silence et la plus stricte immobilité.

Puis la plume du commis cessa de crier sur le papier ; il leva la tête, regarda attentivement autour de lui, et après s’être assuré du tête-à-tête :

— Ah ! ah ! dit-il, te voilà Peppino ?

— Oui, répondit laconiquement celui-ci.

— Tu as flairé quelque chose de bon chez ce gros homme ?