Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/103

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M. Riouffe sera ici à trois heures, accompagné de mademoiselle sa sœur, pour vous présenter ses excuses et ses regrets, répondit Marius avec le même sourire.

La physionomie de M. Coumbes se rembrunit.

– Des excuses ? dit-il. Nous n’avons que faire de ses excuses ; j’ai bien voulu te céder le soin de venger les affronts dont il m’a accablé, et des excuses ne sauraient y suffire.

– Cependant…, fit Marius tout déconcerté.

– Il n’y a pas de cependant, répliqua M. Coumbes sans lui laisser achever sa phrase ; les gens de cœur n’admettent point les excuses dans une affaire d’honneur, pas plus que les circonstances atténuantes dans un procès ! J’ai été du jury une fois, moi qui te parle ; eh bien ! je lui en ai donné, des circonstances atténuantes ! La mort, la mort, toujours la mort, je ne connais que cela ; tout le reste, bon Dieu ! c’est prétexte à lâcheté ou encouragement au crime !

Marius pâlit, autant à cause de l’insulte que lui envoyait l’irascible bonhomme, que par suite de la douleur qu’il éprouva en voyant s’envoler les espérances qu’il caressait depuis quelques heures.

– Des excuses ! continuait M. Coumbes, des excuses ! Il fallait réfléchir avant de maltraiter un honnête homme ; il n’en serait pas réduit à se soumettre