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Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/116

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plus, comme en ce moment, d’angoisses à la fois délicieuses et terribles…

La prière de Marius fut interrompue par un petit cri étouffé, parti à deux pas derrière lui.

Il se retourna, il aperçut une jeune femme, simplement mais élégamment vêtue, qui cherchait à sortir de la chapelle. Un voile rabattu sur le visage de cette femme empêchait que l’on ne distinguât ses traits. Des chaises et des bancs gênaient son passage, elle les écartait avec une agitation qui témoignait qu’elle n’était pas moins troublée que le jeune homme.

Celui-ci demeurait muet, anéanti, aussi immobile que les statues florentines qui ornent la Major ; une idée avait traversé son cerveau, mais sa raison se refusait à y croire.

En se voyant l’objet de l’attention de Marius, il sembla que la jeune femme perdît la tête ; elle renversa un prie-Dieu dans lequel son pied s’engagea, elle trébucha.

Le fils de Millette s’élança pour lui venir en aide ; mais avant qu’il fût parvenu jusqu’à elle, elle s’était relevée, et légère comme une ombre, elle avait disparu entre les nombreux piliers de la cathédrale.

Cédant à une impression toute-puissante, Marius s’élançait pour la suivre, lorsqu’il aperçut sur les