Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/121

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séance au café de Bonneveine, et cela au grand regret des consommateurs habituels de cet établissement ; mais, lorsque le hasard lui faisait rencontrer l’un d’entre eux, il continuait de triompher, moins bruyamment peut-être, mais non pas avec plus de modestie. Cependant, la façon dont Jean Riouffe se conduisait était bien faite pour apaiser une passion moins implacable que ne l’était celle de ce mouton enragé, appelé M.  Coumbes.

À dater du jour où le frère de Madeleine avait signé la paix avec son voisin, le chalet cessa d’être le théâtre des parties folles, des bruyantes orgies qui avaient si fort indigné M.  Coumbes. Le samedi soir, Mlle  Riouffe y arrivait quelquefois avec son frère, le plus souvent en compagnie d’une vieille servante. Elle y passait trente-six heures, comme le faisait le propriétaire du cabanon au temps où les affaires ne lui laissaient pas la libre disposition de son temps. Quelques promenades dans le jardin, le soin de ses fleurs, de rares excursions sur les rochers de la côte étaient les seules distractions de la jeune fille. Le chalet était devenu aussi silencieux, aussi paisible, aussi honnête que son camarade de gauche.

Il n’était pas possible à M.  Coumbes de se refuser à l’évidence, aussi ne l’essayait-il pas ; il se contentait d’imposer rudement silence à Millette lorsque