Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/242

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ses affirmations ; il déclara que c’était lui qui avait frappé M. Riouffe ; seulement, il se refusa obstinément à avouer le but de ce crime et à préciser les circonstances à la suite desquelles il s’en était rendu coupable. Le jeune homme était rentré au cabanon avec une seule résolution arrêtée, celle de ne pas dénoncer Pierre Manas ; mais, lorsqu’il eut reconnut la méprise dont M. Coumbes était victime, lorsqu’il eut vu à son abattement, le coup terrible que l’accusation portait à l’ancien portefaix, lorsqu’il eut compris la difficulté que celui-ci éprouvait à se justifier, il n’hésita point à lui payer sa dette de reconnaissance et à assumer sur sa tête la honte et peut-être même le châtiment.

M. Coumbes fut beaucoup plus explicite que ne l’avait été son fils adoptif ; il raconta tout ce qui s’était passé dans cette journée : comment, le matin même, il avait surpris le secret de Marius ; comment il avait conservé la lettre que lui écrivait Madeleine ; comment, enfin, il avait voulu jouir de la confusion de son pupille et de la colère du frère de Mlle Riouffe.

Il y avait, dans les détails que donnait M. Coumbes, un cachet de sincérité que corroborait encore une émotion qu’il ne pouvait surmonter ; il était impossible à un homme froid et impartial de méconnaître l’accent de la vérité tombant de cette