Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/298

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pas fâché de vivre un peu de mes rentes. D’ailleurs, comme je n’ai d’autre héritier légitime que Marius, tout lui reviendra un jour. Pauvre petit ! c’est donc pour lui, en réalité, que nous allons travailler. Aussi j’ai hâte de me mettre à la besogne. Allons, conduis moi, fainéante !

Et il lui fit sentir de nouveau la pointe du couteau.

Millette poussa un soupir, marcha la première, et s’arrêtant devant une porte :

– C’est ici, balbutia-t-elle.

Le bandit appuya son oreille contre la porte ; on entendait, malgré l’obstacle, la bruyante respiration de M. Coumbes, indiquant que le ronfleur dormait d’un profond sommeil.

Pierre Manas chercha de la main la serrure, la clef y était ; la porte du jardin fermée, M. Coumbes se tenait pour en sûreté chez lui.

Le bandit fit doucement jouer le pêne ; comme celle du jardin, la serrure cria bien un peu, mais le ronflement du dormeur éteignit son grincement.

Pierre Manas entra, tirant derrière lui Millette plus morte que vive, et referma la porte derrière lui.

Puis, cette précaution prise :

– Allons, murmura-t-il, comme s’il était chez lui,