Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/299

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allumons la chandelle maintenant ; quand on y voit, la besogne est meilleure.

Millette balbutiait une prière, la terreur lui ôtait presque le sentiment.

L’allumette pétilla, la flamme s’attacha à la mèche de la chandelle, et la lueur blafarde du maigre suif se répandit dans la chambre.

Cette lueur, si faible qu’elle fût, permit de voir M. Coumbes, couché tranquillement dans son lit et reposant comme un juste.

Pierre Manas alla à lui et le toucha du bout du doigt.

M. Coumbes s’éveilla.

Rien ne saurait peindre la surprise, mieux que cela, la terreur de l’ex-portefaix, lorsque, en ouvrant les yeux, il aperçut la figure sinistre du bandit.

Il voulut crier, mais Pierre Manas lui mit le couteau sur la gorge.

– Pas de bruit, s’il vous plaît, mon bon monsieur, dit le forçat ; c’est dans le silence que se fait le meilleur travail, et vous voyez que j’ai en main de quoi vous fermer la bouche si vous l’ouvriez trop grande et surtout trop bruyamment.

M. Coumbes roulait des yeux effarés autour de lui.

Il aperçut Millette, que, dans son trouble il n’avait pas encore vue.