Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/318

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humaine. Il se retourna brusquement et aperçut Madeleine qui le suivait pas à pas.

– Vous ! vous, Madeleine ! s’écria-t-il.

– Eh ! sans doute, ingrat ! répondit celle-ci : je n’ai point oublié, moi, que nous avons juré que rien en ce monde ne pourrait nous empêcher d’être l’un à l’autre. Vous partez, et alors la place de votre femme n’est-elle pas à vos côtés ?…

Quinze jours après, le prêtre qui avait recueilli les derniers soupirs de Millette, mariait les deux jeunes gens dans la petite église de Bonneveine.

M. Coumbes se montra, à cette occasion, d’une générosité sans égale ; il voulait adopter Marius et le doter. Le jeune homme n’accepta pas ; et, après les noces, lui et sa femme partirent pour Trieste, où ils allaient fonder une maison correspondante à celle que M. Jean Riouffe conservait à Marseille.

Le maître du cabanon fut pendant bien longtemps inconsolable de la mort de Millette ; mais les consolations ne lui manquaient pas.

Marius et sa femme n’avaient pas voulu que le chalet fût vendu : ils en avaient laissé la jouissance à M. Coumbes, qui s’était chargé de l’entretenir, mais qui s’en garda si bien, qu’au bout de quelque temps, ainsi qu’il l’avait souhaité, les ronces, les orties, les herbes sauvages pullulèrent dans le joli jardin de