Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/38

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malheurs l’avaient touché autant qu’il était susceptible de s’affecter de ce qui ne le regardait point ; parce qu’il lui était agréable d’obliger ceux qu’il aimait sans qu’il en coûtât rien à sa bourse, et enfin, faut-il le dire ? parce qu’il n’aurait pas trouvé à Marseille une seule servante qui se contentât des gages qu’il comptait donner à Millette.

Méfiez-vous toujours des qualités négatives.



Où l’on verra qu’il est quelquefois dangereux d’enfermer un corbeau et une tourterelle dans la même cage.


Le visage de M. Coumbes, quasi imberbe malgré ses vingt-sept ans, donnait la mesure de son tempérament froid et mélancolique. Tout le monde le complimentait sur la beauté de sa servante, et c’était la chose dont il se souciait le moins. Lorsqu’ils se rendaient, Millette et lui, à Montredon de compagnie ils ne s’apercevaient pas que les yeux de tous les passants s’arrêtaient curieusement sur le suave visage de la jeune femme ; mais il souriait