Page:Dumas - Le Fils du forçat.djvu/58

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Il entendit rouler une voiture, et cette voiture s’arrêter devant la grille qui fermait le jardin du voisin.

Le matin, il avait remarqué quelques apprêts qui indiquaient que les ouvriers attendaient le nouveau propriétaire, et, ne doutant pas que ce ne fût lui, M. Coumbes grimpa sur sa chaise et passa doucement la tête au-dessus du mur mitoyen. Il aperçut les ouvriers groupés dans la cour ; un d’eux avait un énorme bouquet à la main. Il les vit s’avancer vers la voiture et le présenter à un de ceux qui en descendaient.

Celui auquel on présenta le bouquet était un homme de vingt-cinq ans, vêtu avec recherche, à la physionomie ouverte et décidée. Trois amis l’accompagnaient. Il prit le bouquet, et glissa en échange un pourboire dans la main de l’ouvrier ; ce pourboire devait être satisfaisant, car la physionomie de celui-ci passa de l’immobilité à l’enthousiasme. Il poussa un cri formidable de Vive M. Riouffe ! et ses compagnons, certains qu’il n’en faisait ainsi qu’à bon compte, mêlèrent leurs hourras aux siens avec une joie frénétique.

Ce nom de Riouffe était parfaitement inconnu à M. Coumbes.

Pendant que les jeunes gens examinaient la maison à l’intérieur, les ouvriers s’étaient rassemblés vis-à-vis du poste d’observation de M. Coumbes, et