Et la jeune fille désignait l’anneau que Thibault avait reçu du loup.
Thibault sentit un frisson lui courir dans les veines.
– Cette bague ? dit-il.
– Oui, cette bague.
Agnelette, voyant que Thibault hésitait à lui répondre, détourna la tête et poussa un soupir.
– Sans doute un cadeau de quelque belle dame, murmura-t-elle.
– Eh bien, reprit Thibault avec l’assurance d’un menteur consommé, voilà ce qui vous trompe, Agnelette : c’est l’anneau de nos fiançailles, l’anneau que j’ai acheté pour vous le passer au doigt le jour de notre mariage. Agnelette secoua tristement la tête.
– Pourquoi ne pas me dire la vérité ; monsieur Thibault ? demanda-t-elle.
– Je vous la dis, Agnelette.
– Non.
Et elle secoua la tête plus tristement encore.
– Et qui vous fait croire que je mens ?
– C’est que cette bague est large à y fourrer deux de mes doigts.
En effet, le doigt de Thibault faisait bien deux des doigts de la jeune fille.
– Si elle est trop large, Agnelette, dit-il, nous la ferons resserrer.
– Adieu, monsieur Thibault.
– Comment ! adieu ?
– Oui.
– Vous vous en allez ?
– Je m’en vas.
– Et pourquoi, Agnelette ?
– Parce que je n’aime pas les menteurs.
Thibault chercha un serment pour rassurer Agnelette, mais il n’en put trouver.