Page:Dumas - Le Meneur de loups (1868).djvu/126

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– Eh bien, mais alors, dit Landry, peut-être bien que j’aurai le temps de me cacher.

– Te cacher ! dit Thibault, c’est bien chose inutile, je t’en réponds.

– Pourquoi pas ? dit la meunière. J’y vais essayer, moi. Viens, mon pauvre Landry.

Et elle emmena le jeune homme avec les signes de la plus vive sympathie.

Thibault les suivit des yeux.

– Ça va mal pour toi, Thibault, mon ami, dit-il ; heureusement que, si bien qu’elle le cache, ils ont le nez fin, et ils le trouveront.

Thibault disait cela sans se douter qu’il faisait un nouveau souhait.

Il paraît que la veuve n’avait pas caché Landry bien loin.

Elle rentra après quelques secondes d’absence.

Pour être proche, la cachette n’en était probablement que meilleure.

Une minute après que la veuve Polet était rentrée toute haletante, le sergent des racoleurs parut sur la porte avec un de ses compagnons.

Deux étaient restés en dehors, probablement pour surveiller Landry, dans le cas où il tenterait de s’échapper. Le sergent et son compagnon entrèrent en gens qui se sentent dans leur droit.

Le sergent jeta dans la salle, un regard investigateur, ramena son pied droit à la troisième position et porta la main à la corne de son chapeau.

La meunière n’attendit point que le sergent lui adressât la parole.

Avec son plus charmant sourire, elle lui offrit de se rafraîchir.

C’est une offre que les racoleurs ne refusent jamais.