triomphant, continua-t-il d’appeler les bêtes fauves des bêtes fausses, ne comprenant rien à l’entêtement de mon père, qui continuait d’appeler des bêtes fausses des bêtes fauves.
Voilà pourquoi, à la question de mon père : « Et qu’as-tu fait encore ? » Mocquet avait répondu : « J’ai fait ce que je fais quand je veux prendre une bête fausse. »
Nous avons interrompu le dialogue pour donner l’explication que l’on vient de lire ; mais entre Mocquet et mon père, qui n’avait pas besoin d’explication, le dialogue continuait.
– Et que fais-tu, Mocquet, quand tu veux prendre une bête fauve ? demanda mon père.
– Général, je prépare un pierge.
– Comment ! tu as préparé un piège pour prendre la mère Durand ?
Mocquet n’aimait pas que l’on prononçât les mots autrement que lui. Aussi reprit-il :
– J’ai préparé un pierge pour la mère Durand, oui, général.
– Et où l’as-tu mis, ton pierge ? À ta porte ?
Mon père, comme on le voit, faisait des concessions.
– Ah bien, oui, à ma porte ! dit Mocquet. Est-ce qu’elle passe par ma porte, la vieille sorcière ! Elle entre dans ma chambre que je ne sais seulement point par où.
– Par la cheminée, peut-être ?