Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/170

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— Mordioux ! s'écria d'Artagnan, tu as dit cela d'une brave façon. — Page 151.

— Amis de M. F., indiqua du doigt la marquise.

— Mais que veulent dire ces mots : « À faire condamner par la chambre de justice ? »

— Dame ! fit la marquise, c’est clair, ce me semble. D’ailleurs, vous n’êtes pas au bout. Lisez, lisez.

Fouquet continua :

« Les deux premiers, à mort, le troisième à renvoyer, avec MM. d’Hautemont et de La Valette, dont les biens seront seulement confisqués. »

— Grand Dieu ! s’écria Fouquet, à mort, à mort, Lyodot et d’Eymeris ! Mais, quand même la chambre de justice les condamnerait à mort, le roi ne ratifiera pas leur condamnation, et l’on n’exécute pas sans la signature du roi.

— Le roi a fait M. Colbert intendant.

— Oh ! s’écria Fouquet, comme s’il entrevoyait sous ses pieds un abîme aperçu ; impossible ! impossible ! Mais qui a passé un crayon sur les traces de celui de M. Colbert.

— Moi. J’avais peur que le premier trait ne s’effaçât.

— Oh ! je saurai tout.

— Vous ne saurez rien, Monsieur ; vous méprisez trop votre ennemi pour cela.

— Pardonnez-moi, chère marquise, excusez-moi ; oui, M. Colbert est mon ennemi, je le crois ; oui, M. Colbert est un homme à craindre, je l’avoue. Mais moi, j’ai le temps, et puisque vous voilà, puisque vous m’avez assuré