Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/210

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faire juge. J’avais d’une part vingt-cinq mille livres.


— Mais, monsieur, dit Fouquet, il y a de l'argent ici. — Page 183.

— C’est gentil, dit Porthos d’un air affable.

— Et, continua d’Artagnan, j’y ai ajouté, le 28 du mois dernier, deux cents autres mille livres.

Porthos ouvrit des yeux énormes, qui demandaient éloquemment au mousquetaire : « Où diable avez-vous volé une pareille somme, cher ami ? »

— Deux cent mille livres ! s’écria-t-il enfin.

— Oui, qui, avec vingt-cinq que j’avais, et vingt mille que j’ai sur moi, me complètent une somme de deux cent quarante-cinq mille livres.

— Mais voyons, d’où vous vient cette fortune ?

— Ah ! voilà. Je vous conterai la chose plus tard, cher ami ; mais comme vous avez d’abord beaucoup de choses à me dire vous-même, mettons mon récit à son rang.

— Bravo ! dit Porthos, nous voilà tous riches. Mais qu’avais-je donc à vous raconter ?

— Vous avez à me raconter comment Aramis a été nommé…

— Ah ! évêque de Vannes.

— C’est cela, dit d’Artagnan, évêque de Vannes.

— Ce cher Aramis ! savez vous qu’il fait son chemin ?

— Oui, oui, oui ! Sans compter qu’il n’en restera pas là.

— Comment ! vous croyez qu’il ne se conten-