Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/306

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Il était courbé sous le poids d'une pensée amère, il n'accourait pas, il venait, voilà tout.

— Non pas, sur ma parole.

— Écoutez, continua Aramis : j’ai vu beaucoup de gens ressembler à celui que nous disons, mais par respect on n’en parlait pas.

— Sans doute parce qu’il y a ressemblance et ressemblance ; celle-là est frappante, et si vous le voyiez…

— Eh bien ?

— Vous en conviendriez vous-même.

— Si je le voyais, dit Aramis d’un air dégagé ; mais je ne le verrai pas, selon toute probabilité.

— Et pourquoi ?

— Parce que, si je mettais seulement le pied dans une de ces horribles chambres, je me croirais à tout jamais enterré.

— Eh non ! l’habitation est bonne.

— Nenni.

— Comment, nenni ?

— Je ne vous crois pas sur parole, voilà tout.

— Permettez, permettez, ne dites pas de mal de la deuxième Bertaudière. Peste ! c’est une bonne chambre, meublée fort agréablement, ayant tapis.

— Diable !

— Oui ! oui ! il n’a pas été malheureux, ce garçon-là, le meilleur logement de la Bastille a été pour lui. En voilà une chance !

— Allons, allons, dit froidement Aramis, vous ne me ferez jamais croire qu’il y ait de bonnes chambres à la Bastille ; et quant à vos tapis ?…

— Eh bien ! quant à mes tapis ?…