Page:Dumas - Le Vicomte de Bragelonne, 1876.djvu/458

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— Oh ! oh ! dit-il, vous me demandez à être introduit dans la chambre des filles d'honneur ? — Page 416.

— Oh ! oh ! fit Porthos. Mais pourquoi ne m’a-t-on pas présenté, alors ?

— Ne vous a-t-on point parlé de cette présentation ?

— Si fait ; mais je l’attends toujours.

— Soyez tranquille, elle viendra.

— Hum ! hum ! grogna Porthos.

D’Artagnan fit semblant de ne pas entendre, et, changeant la conversation :

— Mais vous habitez un lieu solitaire, cher ami, ce me semble ? demanda-t-il.

— J’ai toujours aimé l’isolement. Je suis mélancolique, répondit Porthos avec un soupir.

— Tiens ! c’est étrange ! fit d’Artagnan, je n’avais pas remarqué cela.

— C’est depuis que je me livre à l’étude, dit Porthos d’un air soucieux.

— Mais les travaux de l’esprit n’ont pas nui à la santé du corps, j’espère ?

— Oh ! nullement.

— Les forces vont toujours bien ?

— Trop bien, mon ami, trop bien.

— C’est que j’avais entendu dire que, dans les premiers jours de votre arrivée…

— Oui, je ne pouvais plus remuer, n’est-ce pas ?

— Comment, fit d’Artagnan avec un sourire, et à propos de quoi ne pouviez-vous plus vous remuer ?

Porthos comprit qu’il avait dit une bêtise et voulut se reprendre.

— Oui, je suis venu de Belle-Isle sur de mauvais chevaux, dit-il, et cela m’avait fatigué.

— Cela ne m’étonne plus, que, moi, qui ve-