Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
LES FRÈRES CORSES

pas ? Voyez, nous avons bonne compagnie en hommes et joyeuse compagnie en femmes.

— Maintenant que j’y suis, dit l’inconnue, je remercierai monsieur, qui me paraît le maître de la maison, du bon accueil qu’il veut bien me faire ; mais, comme malheureusement je ne puis répondre à sa gracieuse invitation, je prierai M. Louis de Franchi de me donner le bras et de me reconduire chez moi.

Louis de Franchi ne fit qu’un bond, et se trouva, en une seconde, entre M. de Château-Renaud et l’inconnue.

— Je vous ferai observer, madame, dit-il les dents serrées par la colère, que c’est moi qui vous ai amenée, et que, par conséquent, c’est à moi de vous reconduire.

— Messieurs, dit l’inconnue, vous êtes ici cinq hommes, je me mets sous la sauvegarde de votre honneur ; vous empêcherez bien, je l’espère, M. de Château-Renaud de me faire violence.

Château-Renaud fit un mouvement ; nous nous levâmes tous.

— C’est bien, madame, dit-il, vous êtes libre ; je sais à qui je dois m’en prendre.

— Si c’est à moi, monsieur, dit Louis de Franchi avec un air de hauteur impossible à exprimer, vous me trouverez demain toute la journée, rue du Helder n°7.

— C’est bien, monsieur ; peut-être n’aurai-je pas