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LES FRÈRES CORSES

— Il ne pouvait guère faire autrement, vous en conviendrez, répondit Louis de Franchi.

— Et ils venaient ?…

— Me prier de leur envoyer deux de mes amis pour causer d’affaires avec eux ; c’est alors que j’ai pensé à vous.

— Je suis très-honoré de votre souvenir ; mais je ne puis me présenter seul chez eux.

— J’ai fait prier un de mes amis, le baron Giordano Martelli, de venir déjeuner avec moi. À onze heures, il sera ici. Nous déjeunerons ensemble, et, à midi, vous aurez la bonté de passer chez ces messieurs, qui ont promis de se tenir chez eux jusqu’à trois heures. Voici leurs noms et leurs adresses.

Louis me présenta deux cartes.

L’un s’appelait le baron René de Châteaugrand, l’autre M. Adrien de Boissy.

Le premier demeurait rue de la Paix, no 12 ;

Le second, qui, ainsi que je m’en étais douté, appartenait à l’armée, était lieutenant aux chasseurs d’Afrique, et demeurait rue de Lille, no 29.

Je tournai et retournai les cartes dans ma main.

— Eh bien, qu’y a-t-il qui vous embarrasse ? demanda Louis.

— Je voudrais savoir bien franchement de vous si vous regardez cette affaire comme sérieuse. Vous comprenez que toute notre conduite se réglera là-dessus.