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OTHON L’ARCHER

valiers de son époque, et l’avait suivi au siège de Cassel, où il était venu donner bonne aide au roi Philippe de Valois, qui avait entrepris de rétablir le comte Louis de Crécy dans ses États, dont il avait été chassé par les bonnes gens de Flandre.

Il s’était donc trouvé à la bataille où ceux-ci furent taillés en pièces sous les murs de Cassel, et, pour son coup d’essai, il avait fait une telle déconfiture de vilains, que Jean de Luxembourg l’avait nommé chevalier sur le champ de bataille. La victoire avait, au reste, été si décisive, qu’elle avait terminé la campagne du coup, et que la Flandre se trouvant pacifiée, Albert était revenu au château de Godesberg, tout fier qu’il était de montrer à Emma sa chaîne d’or et ses éperons.

Il trouva le comte absent pour le service de l’empereur ; les Turcs avaient fait une invasion en Hongrie, et, à l’appel de Louis V, Ludwig était parti avec son frère d’armes le comte Karl de Hombourg ; il n’en fut pas moins bien reçu au château de Godesberg, où il demeura près de six mois. Au bout de ce temps, fatigué de son inaction et voyant les souverains de l’Europe assez tranquilles entre eux, il était parti pour guerroyer contre les Sarrasins d’Espagne, à qui Alphonse XI, roi de Castille et de Léon, faisait la guerre. Là il avait fait des prodiges de valeur en combattant contre Muley-Mohamed ; mais, ayant été blessé grièvement devant Grenade, il était revenu une seconde fois à Godesberg,