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OTHON L’ARCHER

être époux, et un fils naquit, qui ne pouvait porter le nom ni de l’un ni de l’autre.

Quelque temps après, la jeune fille avait été forcée par ses parents d’épouser un seigneur noble et riche. Ernest était parti, s’était arrêté à Malte pour prononcer des vœux, et, depuis ce temps, il combattait en Palestine. Dieu avait récompensé son courage. Après avoir vécu saintement, il mourait en martyr.

Ernest présenta un papier à Godefroy : c’était la donation de tout ce qu’il possédait à son fils Albert : soixante mille florins à peu près. Quant à la mère, comme elle était morte depuis six ans, il avait cru pouvoir lui révéler son nom, pour que ce nom le guidât dans ses recherches. C’était la comtesse de Ronsdorf.

Godefroy était revenu en Allemagne dans l’intention d’accomplir les dernières volontés de son ami. Mais, en arrivant chez son parent le landgrave, et en apprenant la situation des choses, il vit du premier coup d’œil tout le parti qu’il pouvait tirer du secret qu’il possédait. Le landgrave n’avait qu’un fils, et, Othon et Emma éloignés, Godefroy se trouvait le seul héritier du comte.

Nous avons vu comment il avait mis ce projet à exécution, au moment où il rencontra dans le chemin creux de Rolandseck, le comte Karl de Hombourg.

— Karl ! Karl ! s’écria le landgrave en s’élançant