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OTHON L’ARCHER

l’entrée de la seconde chambre Le signe était accompagné d’un si gracieux sourire, que les dernières craintes d’Hermann disparurent. Il s’élança derrière la jeune fille, qui, entendant ses pas pressés, se retourna une dernière fois pour lui faire signe de marcher derrière elle en conservant quelques pas de distance. Hermann obéit.

Ils s’avancèrent ainsi en silence à travers une suite d’appartements déserts et sombres, jusqu’à ce que enfin, le guide mystérieux poussât la porte d’une chambre ardemment éclairée, dans laquelle était dressée une table avec deux couverts. La jeune fille entra la première, posa la lampe sur la cheminée et alla s’asseoir, sans dire une parole, sur l’une des chaises qui attendaient les convives. Puis, voyant qu’Hermann, intimidé et hésitant, était resté debout sur le seuil de la porte :

— Soyez le bienvenu, lui dit-elle, au château de Windeck.

— Mais dois-je accepter l’honneur que vous m’offrez ? répondit Hermann.

— N’avez-vous pas faim et soif, seigneur archer ? reprit la jeune fille. Mettez-vous donc à cette table, et buvez et mangez ; c’est moi qui vous y invite.

— Vous êtes sans doute la châtelaine ? dit Hermann en s’asseyant.

— Oui, répondit avec un signe de tête la jeune fille.

— Et vous habitez seule ces ruines ? continua l’archer en regardant autour de lui avec étonnement.