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OTHON L’ARCHER

écoutant le bruit du vent dans les hautes tourelles et plongeant, aux lueurs mourantes du feu, ses regards dans les angles les plus sombres de l’appartement. Ses yeux étaient fixés sur une porte fermée et qui semblait devoir conduire aux appartements intérieurs du château, lorsque minuit sonna.

Hermann, tout brave qu’il était, compta avec un certain frémissement intérieur, et les yeux toujours fixés sur le même point, les onze coups du battant, lorsqu’au moment où frappait le douzième, la porte s’ouvrit, et une jeune fille belle, pâle et silencieuse, parut sur le seuil, éclairée par une lumière cachée derrière elle. Hermann voulut appeler, mais, comme si elle eût deviné son intention, la jeune fille porta un doigt à sa bouche pour lui commander le silence, et de l’autre main lui fit signe de la suivre.



IV


Hermann hésita un moment ; mais, songeant aussitôt qu’il était honteux à un homme de trembler devant une femme, il fit quelques pas vers la mystérieuse inconnue, qui, le voyant venir à elle, rentra dans la chambre, prit une lampe posée sur une table, alla ouvrir une autre porte, et, du seuil de celle-ci, se retourna pour faire un nouveau signe à l’archer resté debout à