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OTHON L’ARCHER

de Windeck, et reprit sa route pour Clèves, où elle arriva sur les neuf heures du matin.



V


La lice préparée pour le tir de l’arc était une plaine qui s’étendait du château de Clèves jusqu’aux bords du Rhin. Du côté du château, une estrade était dressée et attendait le prince et sa suite ; de l’autre côté et sur la rive, le peuple de tous les villages environnants était déjà rangé, attendant le spectacle dont il allait jouir et dont il était d’autant plus fier que le triomphateur du jour devait sortir de ses rangs. Un groupe d’archers arrivés des autres parties de l’Allemagne attendait déjà à l’une des extrémités de la prairie, tandis qu’à l’autre, le but que devait atteindre les flèches présentait à cent cinquante pas de distance, au milieu d’une pancarte blanche, un point noir entouré de deux cercles, l’un rouge et l’autre bleu.

À dix heures, on entendit sonner les trompettes : les portes du château s’ouvrirent, et une riche cavalcade en sortit : elle se composait du prince Adolphe de Clèves, de la princesse Héléna et du comte souverain de Ravenstein. Une suite nombreuse de pages et de valets à cheval comme leurs maîtres, quoique la distance qui séparait le château de la prairie fût à peine